1975, Durant les années 74 et 75 Zappa possédera, avec Ruth Underwood, Murphy Brock, George Duke, le meilleur de tous ses groupes. Merveilleusement servi par le talent de tels musiciens, Zappa va nous donner cette perle rare qu’est « One Size Fits All ». Il peut louer enfin sans retenue avec sa propre musique. L’on trouve ici le condensé de toute son oeuvre, habilement maquillé par le fard des mélodies nouvelles. Tout y est, pour tous les goûts. ONE SIZE FITS ALL. Une véritable « Introduction à la musique zappaienne ». Les bruitages électroniques de « Inca Roads» renvoient, par des allusions brèves mais évidentes, à « 200 Motels». Avant le solo de guitare, promenade tranquille bien soutenue par une partie de basse d’une évidence rare, solo aux accents de « Willie The Pimp» (version Fillmore), suivi de quelques impressions sonores de « Lonesome Electric Turkey » (FiIlmore), et avant que le groupe ne reprenne « Peaches En Regalia ». « Inca Roads » est l’occasion pour Ruth Underwood de nous montrer l’étendue de son talent, dialoguant avec Duke, des regards en coin ici ou là pour « Uncle Meat » ou « Waka-Jawaka ». « Can’t Afford No Shoes » est un blues typique de Canned Heat. « Sofa l », dont la solennité rappelle « Hot Rats», malgré quelques balbutiements de musique répétitive (« Baba O’ Riley » ?). « Po-jama People », boogie de l’époque d’ « Apostrophe » (piano de Duke), permet à Zappa de passer en revue dans son solo la plupart des thèmes de ses solos les plus célèbres, de « Wilie The Pimp » (version « Hot Rats ») à « Apostrophe », « Florentine Pogen », mini-symphonie, traverse aussi bien les climats de « Uncle Meat » que de « Ruben & The Jets» (background vocals), avant un « Evelyn » baroque et un « San Bernardino », blues râpeux où « Chunga’s Revenge » le dispute à l’atmosphère (jusque dans les voix) de Canned Heat (« Come on with me, down in San Bernardino »). « Andy », enfin, est un sketch musical toujours dans le ton de Canned Heat, avant un extrait de « Little House I Used To Live In » (organ). Johnny Guitar Watson imprimant un rythme final furieusement funky, avant un clin d’oeil à « CalI Any Vegetable » (version « Band From LA. « ). Par la richesse de sa mise en place, sa cohérence interne, ses trouvailles ou ses retrouvailles ininterrompues, cet album est, définitivement, le plus dense musicalement de toute l’oeuvre de Zappa. Le couronnement de dix ans d’efforts. INDISPENSABLE. FRANCIS VINCENT. Voir la traduction de l'album
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