1978. Un album qui surprendra ceux qui ont découvert F.Z. avec « Apostrophe», mais aura réjoui les vieux fans, sur leur faim depuis quelque temps. Un album qui marque le retour, perçu dans « Black Page », des compositions de facture classico contemporaine, à base de percussions, qu’a toujours affectionnées Zappa.
Le disque débute avec les aventures, multiples (dont un savoureux moment parmi les dactylos de Big Swifty and Associates), de Greggery Peccary, petit animal vivant entre le Texas et le Paraguay, symbole de l’Américain moyen en « col blanc». Comme « Billy The Mountain », Greggery Peccary est un film musical, une bande sonore de dessin animé si l’on veut, utilisant ici divers ingrédients, éléments épars rassemblés en collage selon la technique familière à Zappa, le clin d’œil.
Après une courte intro aux sonorités de « Lumpy Gravy», Zappa bat le rappel des vieilles compositions. Cela va de références à « l’m Stealing The Towels », « Dental Hygeine Dilemna » (« 200 Motels »), au final très « Grand Wazoo » (for Calvin ?), en passant par le récitatif bien proche de « BiIIy The Mountain », ainsi que le background à la basse durant l’épisode du « Stenopool », directement issu de « Carolina Hard-core Ecstasy » (« Bongo Fury »). Pour les apports extérieurs, on peut citer, pèle même, Messiaen et le « Marteau Sans Maître » de Boulez, et aussi Spike Jones.
La face 2 s’ouvre sur une amusante parodie de rengaines commerciales, “Let Me Take You To The Beach » (Are you kidding ? you probably stick out, you probably freak out !). Le morceau suivant, « Revised Music For Guitar And Low Budget Orchestr », est le remake d’une composition destinée à l’origine au violon. Les bavardages de la première version ont été supprimés, et le violon un peu guindé de Ponty est ici avantageusement remplacé par la guitare de Zappa. Dans sa conception, cette nouvelle mouture se présente comme la synthèse de la musique zappaienne depuis huit ans, puisque aussi bien l’intro trouve son thème dans «Twenty Small Cigars » (« Chunga’s Revenge »), aussitôt suivi d’un duo guitare/piano reprenant « Little Umbrellas » avec la sonorité de « It Must Be A Camel » (« Hot Rats »). La partie centrale de cette pièce étant un nouvel arrangement de « Music For Electric Violin...», agrémenté de quelques choruses de « WakaJawaka ».
Le disque se termine sur « Redunzl », prétexte à un long solo de guitare très enlevé par Zappa, toujours aussi inventif, après des rappels au disque de Ponty et à «Lumpy Gravy ».
Ce disque de synthèse est le meilleur depuis « One Size Fits AIl», loin de l’anecdotique retrouvaille Zappa/Beefheart et des fadaises de « Zoot Allures». FRANCIS VINCENT.
 
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01
The Adventures Of Greggery Peccary
LES AVENTURES DE GREGGERY PECARI 20:33
02
Revised Music For Guitar And Low Budget Orchestra
MUSIQUE REVISEE POUR GUITARE ET ORCHESTRE A PETIT BUDGET  7:37
03
Lemme Take You To The Beach
LAISSE-TOI FAIRE ET VIENS A LA PLAGE 2:45
04
RDNZL 8:14




Frank Zappa      1234
Guitare, chant 
Abnuceals Emuukha Electric Orchestra 2
Divers   
Bruce Fowler  12
Trombone
Chester Thompson
124
Batterie
Davey Moire  3
Chant
Don Brewer 3
Bongos
Eddie Jobson 3
Claviers, "yodeling"
George Duke 124
Claviers, chant
James "Bird Legs" Youman 4
Guitare basse
Max Bennett
3
Guitare basse
Paul Humphrey
3
Batterie
Ruth Underwood
4
Percussions, synthétiseur
Tom Fowler
12
Guitare basse