1978. Une rumeur se répand dans le public : Zappa serait moins intéressé désormais par la musique que par l‘argent. De fait, Zappa en réclame à Warner Bros, pour des bandes enregistrées non payées; devant le refus de Warner, Zappa contacte Mercury et propose ces fameuses bandes, sous forme d’un coffret de quatre disques comprenant « In New York », « Studio Tan », « Hot Rats n°3 » et « Zappas Orchestral Favorites ». Le projet échouera, et les deux premiers volets de ce coffret sortiront séparément chez Warner. Entre-temps, Herb Cohen, manager et ami de toujours, est accusé d’avoir utilisé le label de Zappa, DiscReet, à des fins toutes personnelles.
Il y a plus d’avocats que de musique dans tout ça. Finalement l’album « In New Yorks » sortira quelques semaines après le triomphe (malgré le temps glacial) des concerts de Zappa à Pantin, en février 78.
Le présent disque reprend d’ailleurs le programme des prestations de Pantin 77 et 78, «Titties And Beers » d’abord, captivant dialogue entre Zappa et le Diable (Bozzio), auquel il manque cependant l’effet visuel du concert. « Promise Not To Come In Your Mouth », ballade au synthétiseur sur laquelle Edwin Jobson (ex-Roxy Music) nous avait donné un fabuleux solo au violon électrique en 77. « Big Leg Emma », reprise un peu morne d’un vieux 45 tours publié en 67 en Franco par Polydor. « Purple Lagoon » / « Approximate » est une longue pièce de jazz où le sax-ténor électrifié de Mike Brecker sonne comme Sonny Rollins par instants, Patrick O’Hearn jouant les Miroslav Vitous ou Jaco Pastorius à la basse électrique.
Mais la meilleure face de ce double album est incontestablement celle où sont réunis « Man Needs Women » mais surtout « Black Page», drum solo, aux accents de « Project X » (« Uncle Meat »), morceau se parodiant lui-même (part 2) en une version faussement disco, « Illinois Ennema Bandit » achevant en beauté cet album qui a le parfum des différentes époques des Mothers, les styles traversés ici allant des premières compositions des années 60 aux rythmes plus funky-blues de la dernière époque. Un disque qui est comme une promesse pour l’avenir. FRANCIS VINCENT.
 
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01
Titties & Beer 7:36
02
Cruisin' For Burgers 9:12
03
I Promise Not To Come In Your Mouth 3:32
04
Punky's Whips 10:50
05
Honey, Don't You Want A Man Like Me? 4:12
06
The Illinois Enema Bandit 12:41
07
I'm The Slime 4:23
08
Pound For A Brown 3:42
09
Manx Needs Women 1:50
10
The Black Page Drum Solo/Black Page #1
3:51
11
Big Leg Emma 2:17
12
Sofa 2:56
13
Black Page #2 5:36
14
The Torture Never Stops 12:35
15
The Purple Lagoon/Approximate 16:40



Frank Zappa Guitare, chant
David Samuels Vibraphone
Don Pardo Chant
Ed Mann Percussion, "overdubs" 
Eddie Jobson Claviers, violon, chant
John Bergamo Percussion "overdubs"
Lou Marini Saxophone alto, flûte
Louanne Neil "osmotique" Harpe, "overdubs"
Mike Brecker Saxophone ténor, flûte
Patrick O'Hearn
Guitare basse, chant
Randy Brecker Trompette
Ray White
Guitare rythmique, chant
Ronnie Cuber
Saxophone baryton, clarinette
Ruth Underwood
Percussions, synthétiseur
Terry Bozzio
Batterie, chant
Tom Malone
Trombone, trompette, piccolo