1972. Zappa se
rappelle à notre bon souvenir avec ce disque, une manière
de ne pas se faire oublier pendant son repos forcé : lors d’un
concert à Londres, il a été agressé par un
mari jaloux et devra rester dans le plâtre pendant plusieurs
mois. Un intermède, une récréation musicale, tel
doit être considéré ce disque qui n’apportera rien
de plus à l’oeuvre, ne reprenant que de vieux morceaux et, quand
ce n’est pas le cas, deux petites mélodies gentillettes de
Howard Kaylan.
Et, quoiqu’il y manque l’effet visuel d’une représentation sur
scène, seul surnage dans ce méli-mélo «
Billy The Moutain », longue pièce de théâtre
musical, que Ph. Paringaux présenta en ces termes en 1971 :
« Billy est un éléphant, un mammouth, un
monument ahurissant élevé par Zappa à la gloire de
son imagination fabuleuse et de son talent de compositeur. Ça
commence par l’apparition de Dieu et son grand sofa suspendu dans
l’univers, et Dieu décida de construire un plancher sous son
sofa. Il pose son cigare et appelle des anges et une fille et un cochon
qui commencent à faire des trucs ensemble, et il leur dit:
« Ne déchargez pas sur mon sofa. » Il y a aussi le
vieux Zircon qui danse dans sa caverne, et les sangsues et les vasistas
qui dévorent tout sur leur passage. Et Zircon fabrique une
montagne qui s’appelle Billy, et sur l’épaule de la montagne
pousse un arbre en forme d’antenne TV nommé EthelI ils se
marient un jour et partent en voyage de noces à travers les
Etats-Unis… Les reporters disent que ce sont des communistes, et le
gouvernement leur envole l’énigmatique Studbaker Hoch...»
(R&Fn° 59). FRANCIS VINCENT.
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