 1969. Venant après la dissolution des anciennes Mothers, épuisées par des années de tournées, « Burnt Weeny Sandwich » nous livre du matériel ancien, destiné selon Zappa à servir à l’histoire du groupe. C’est donc le premier album à ne pas être conceptualisé.  Ce
n’est pas pour autant un bric à brac de « fonds de
tiroirs», ne serait ce que par la présence de «
Hunchback Suite», pièce fétiche des Mothers
d’alors, intitulée dans ce disque « Little House I Used To
Live In», et qui débute par un solo de piano de lan
Underwood, solo tout en demi- teintes, bien dans le ton des «
Préludes » de Debussy. Suivi d’une fanfare
électrifiée (Zappa aime aussi les fanfares), glissant sur
un tempo jan où Sugarcane Harris signe peut-être son
meilleur solo de violon, avec en contrepoint les volutes modernistes de
Don Preston au piano. Et, après un léger intermède
baroque, Zappa lui-même à l’orgue conclut dans un style
débridé. Deux hommages à Igor Stravinsky occupent
la première face, intercalés entre « Holiday In
Berlin » et « Berlin, Full Blown », musique de
fanfare relatant les incidents avec l’extrême gauche berlinoise
en 68, Zappa brodant dans « Burnt Weeny Sandwich » l’un des
plus subtils solos de sa carrière à la guitare.Mais déjà, après sa participation au festival d’Amougies, Zappa s’est tourné vers d’autres horizons... FRANCIS VINCENT. 
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